La donnée comptable au coeur de la transformation numérique des cabinets
- Charlotte Combet
- il y a 10 heures
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L’automatisation bouleverse en profondeur la chaîne de production comptable, poussant les cabinets à repenser leurs modèles face à des exigences accrues en matière de données, de rapidité d’accès à l’information et de conformité. Comment conjuguer exigence technologique, qualité de service et respect des équilibres humains ? Sogescot, éditeur de solutions logicielles spécialisées, relève ce défi depuis plus de quinze ans en proposant des outils qui renforcent la productivité des cabinets, en misant sur la fiabilité, l’agilité et l’innovation à impact.
Informations Entreprise : Comment l’automatisation et les nouvelles technologies transforment-elles concrètement le métier d’expert-comptable aujourd’hui ?
Thierry Potiron (Expert-Comptable Associé du groupe Secob) : Ces outils technologiques permettent un traitement plus rapide et plus juste de la donnée, tout en soulageant les équipes, notamment en période fiscale. L’essor de la facture électronique et de l’IA accélère cette mutation et entraîne une profonde réorganisation interne : évolution des métiers, montée en compétences, nouvelles missions… C’est un vrai tournant pour le secteur, où la technologie devient un levier de performance, mais aussi de mieux-être au travail. En somme, l’humain reste au cœur, mais mieux équipé.

Michaël Hyot (Président Sogescot) : Depuis plus de 15 ans, nous accompagnons les experts-comptables dans l’automatisation de leurs process. Aujourd’hui, avec l’arrivée de l’intelligence artificielle et de la collecte intelligente des données, l’automatisation n’est plus une option, mais une nécessité. Cette transformation est alimentée par une tension sur les effectifs et une exigence accrue de réactivité de la part des clients.
La taille d’un cabinet est-elle un facteur déterminant pour réussir la transformation technologique du métier ?
Michaël Hyot : La taille d’un cabinet influence surtout sa capacité d’investissement, mais ce n’est pas le seul critère déterminant. On voit aujourd’hui émerger de petits cabinets très agiles, technophiles, qui font de la mutation numérique une opportunité. Leur polyvalence, leur souplesse et leur proximité avec la technologie sont de vrais atouts.
Le principal frein reste souvent l’absence de ressources dédiées à la conduite de projet. Néanmoins, certains éditeurs technologiques l’ont bien compris et accompagnent efficacement leurs clients, y compris les structures plus modestes, grâce à des outils de formation comme le e-learning ou les plateformes LMS. En réalité, la réussite repose davantage sur la volonté de transformation du cabinet, sa capacité à se renouveler, à se projeter, et à mobiliser ses équipes autour d’une conduite de changement structurée, que sur sa taille en tant que telle.
Quels sont les principaux freins à l’intégration des technologies dans les cabinets ?

Thierry Potiron : L’un des freins majeurs, c’est l’explosion des coûts technologiques, qui pèse de plus en plus lourd dans les comptes des cabinets. Ces investissements viennent souvent s’ajouter aux charges de personnel. Il est donc essentiel de valoriser la productivité obtenue, non pas en réduisant le prix des prestations, mais en réorientant l’offre vers des services à plus forte valeur ajoutée.
Cela implique aussi d’accompagner les collaborateurs dans leur montée en compétences, et d’intégrer de nouveaux profils issus d’autres horizons. Autre défi : l’hyperdépendance à un éditeur, qui peut devenir un risque. Un bon partenaire technologique doit accompagner la conduite du changement, tout en laissant une marge d’autonomie au cabinet. Cette mutation du métier doit donc s’envisager comme un projet stratégique global, mêlant vision RH, pilotage financier, choix technologiques et renforcement de la relation client.
Quel est le positionnement de Sogescot dans le domaine de l’automatisation comptable, et comment garantissez-vous la fiabilité des données livrées ?
Michaël Hyot : Avec So bank, nous avons fait le pari de l’automatisation de niche, en nous concentrant sur la qualité irréprochable des données livrées. Notre rôle, c’est d’assurer une collecte bancaire fiable, quotidienne, livrée « sans que le carton soit abîmé » — c’est-à-dire sans retraitement nécessaire pour le client final. Toute notre technologie vise à garantir cette transmission fluide, sans erreur ni rupture, afin que l’expert-comptable puisse intégrer ces données directement dans son système d’information.
Depuis 2008, nous avons levé des freins juridiques, commerciaux et techniques, notamment la connexion à plus de 120 partenaires bancaires. Aujourd’hui, grâce à nos dispositifs de contrôle et de secours, nous assurons cette chaîne logistique immatérielle, essentielle à la performance des cabinets.
Quels sont les atouts de votre positionnement en tant qu’éditeur de solutions ?
Michaël Hyot : En tant qu’éditeur, Sogescot se positionne pour permettre, demain, une interopérabilité transparente avec d’autres éditeurs de solutions du marché, favorisant ainsi la centralisation des données clients et leur utilisation par le cabinet.
Nous maîtrisons l’ensemble de notre chaîne de valeur, ce qui nous permet d’offrir à nos clients une plateforme simple, sécurisée et sans investissement initial. Chaque utilisateur dispose de son propre espace de travail, avec un accès fluide à la donnée souhaitée. Notre modèle repose sur la consommation réelle du service, sans engagement dans la durée, ce qui nous oblige à l’excellence : si notre solution ne répond pas aux attentes, le client est libre de l’arrêter. Les données restent strictement la propriété du client, sans altération ni usage détourné. Notre mission est de la livrer proprement, efficacement, et en toute transparence.
Thierry Potiron : So bank a été une des premières briques concrètes de notre digitalisation métier. Ce service nous permet de recevoir chaque matin une donnée bancaire fiable, sécurisée et directement exploitable. C’est un maillon clé de notre chaîne de production comptable. Depuis 15 ans, la solution s’est montrée stable, fluide et d’une qualité constante. Elle nous offre une vraie tranquillité d’esprit et une meilleure réactivité dans le traitement de nos dossiers. Cette fiabilité renforce notre efficacité opérationnelle au quotidien, et c’est pour cela que nous avons maintenu cette collaboration dans la durée.
Quelles sont les dernières innovations que vous développez pour fluidifier la relation cabinet-client et améliorer la qualité des missions comptables ?
Thierry Potiron : Chez Sogescot, nous concentrons notre R&D sur l’identification des points de friction dans la relation cabinet- client, avec une attention particulière cette année, sur la gestion des prospects, l’embarquement des nouveaux clients, et bientôt, la gestion de leur départ du cabinet. À l’occasion de cette 80ème édition du congrès, nous lançons une nouvelle offre dédiée à la relation prospects et l’embarquement clients, qui facilite le suivi des prospects du cabinet, la prise en charge des clients, la constitution de leurs dossiers et permet au cabinet de superviser l’avancement de chaque étape.
Avec notre solution So pilot, nous continuons d’accompagner les cabinets dans l’amélioration de la qualité des missions comptables grâce à des outils personnalisables et des systèmes de notification pour un suivi efficace des missions et de la production comptable.
Nous intégrons à nos équipes des profils spécialisés en UX pour optimiser l’expérience utilisateur et favoriser l’adoption de nos solutions.
Enfin, nous investissons dans la gestion du risque et de la conformité via notre partenariat stratégique avec Confero. Au travers de l’ensemble de ces innovations, notre objectif est clair : garantir une donnée fiable, un processus conforme, et une interface intuitive. C’est cette combinaison — qualité, conformité et ergonomie — qui structure notre vision de l’innovation utile.