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Révolutionner le droit par le legal design


Les contrats illisibles, les notes juridiques indigestes et les décisions obscures ne sont plus une fatalité. Alors que les professionnels du droit doivent s’adapter à une économie de l’attention et à l’essor de l’intelligence artificielle, une question s’impose : comment rendre le droit plus accessible sans compromettre la sécurité juridique ? Pionnier dans la formation au Legal Design, Lexclair propose une méthode éprouvée qui révolutionne la manière dont les juristes communiquent et repensent l’expérience clients. Focus.


Informations Entreprise : Pourquoi la clarté du droit est-elle devenue un enjeu stratégique pour les entreprises et les professionnels du secteur ?


Sophie Lapisardi (Avocat et Legal Designer, Présidente de Lexclair) : La nécessité de clarifier le droit s’explique au-travers de 3 sujets majeurs. D’abord, pour les organisations, qu’il s’agisse d’entreprises ou d’administrations. Des documents juridiques clairs instaurent confiance et transparence, des valeurs aujourd’hui centrales dans la communication des entreprises. Or, tout semble limpide jusqu’à ce qu’on arrive aux aspects juridiques, souvent perçus comme obscurs et complexes. Un droit plus accessible permet pourtant de fluidifier les échanges, de rassurer les clients et même d’optimiser le travail des équipes commerciales. Dans les entreprises que nous avons accompagnées, l’adoption du Legal Design a permis de simplifier la contractualisation, d’optimiser la diffusion de la culture juridique et d’accélérer la prise de décision.


Ensuite, il y a un enjeu majeur pour les directions juridiques. Ces dernières jouent un rôle clé dans les entreprises et doivent constamment jongler entre une expertise technique de plus en plus pointue et des attentes croissantes en matière de clarté et de pédagogie. Grâce au Legal Design, elles peuvent concevoir leurs documents et leurs processus pour les rendre plus opérationnels et ainsi faciliter la collaboration avec les équipes métier, tout en améliorant l’impact des recommandations juridiques.


Les autres professionnels du droit ne sont pas en reste ; les cabinets d’avocats peuvent ainsi repenser l’expérience clients et se démarquer avec de nouvelles offres. Les magistrats cherchent également à mieux se faire comprendre des justiciables.


Enfin, il existe un défi individuel pour chaque professionnel du droit. Le monde juridique évolue rapidement avec l’essor de l’intelligence artificielle. Développer des compétences en communication et en Legal Design participe à cette démarche d’innovation juridique.


I.E : Comment s’articule l’approche Lexclair ?


Sophie Lapisardi : Notre cœur de métier, c’est la formation. Notre recette : une méthode éprouvée et structurée qui permet aux professionnels du droit de transformer immédiatement leurs documents et l’expérience clients, sans changer d’outils ni investir dans de nouveaux logiciels. Les résultats sont observés dès la première journée de formation et s’appliquent sur tous les livrables : notes, contrats, guides, fiches, formations, écrits contentieux…

J’utilise cette méthode depuis dix ans en tant qu’avocat. Elle permet non seulement d’améliorer la clarté des écrits juridiques, mais aussi de les rendre plus fonctionnels et alignés avec les besoins des utilisateurs.


Nous avons la capacité de former de grandes organisations, y compris des directions juridiques de plusieurs centaines de personnes avec des ateliers interactifs en français et en anglais. Les formations sont conçues autour des cas concrets de nos clients, de leurs propres documents et tiennent compte de leur environnement règlementaire.


I.E : Comment l’IA générative révolutionne-t-elle la pratique du Legal Design et l’application de votre méthode ?


Sophie Lapisardi : Le Legal Design est parfaitement adapté aux potentialités de l’IA générative.


Bien sûr les IA juridiques sont très utiles, mais les professionnels du droit sous-estiment généralement les IA généralistes. Elles nous permettent d’accélérer et d’optimiser notre pratique du Legal Design.


Elles renforcent notre capacité à travailler en empathie en se focalisant sur l’utilisateur et à restructurer l’information selon sa logique, non juridique.


Par ailleurs, elle améliore la rédaction en langage clair, alignée sur la norme ISO de juin 2023. Associée au Legal Design, elle permet de concevoir des contenus plus accessibles et interactifs, facilitant ainsi la prise de décision et la compréhension des enjeux juridiques.


I.E : En quoi le Legal Design est-il bien plus qu’une simple amélioration visuelle des documents juridiques ?


Sophie Lapisardi : Le design est souvent confondu avec l’esthétique. Pourtant, il s’agit de fonctionnalité et donc de concevoir des documents et des offres parfaitement adaptés à l’utilisateur. Le Legal Design est un véritable levier de conduite du changement et d’innovation.

Les directions que nous accompagnons constatent que leurs recommandations sont mieux comprises et suivies ce qui renforce leur rôle stratégique au sein de l’organisation et dégage du temps sur les sujets à forte valeur ajoutée.


Elles ont également repensé leurs parcours internes pour fluidifier l’accès aux informations et aux documents clés et rendre les collaborateurs non-juristes plus autonomes sur les sujets les moins complexes.


Le droit fait également peau neuve grâce à de nouveaux supports de communication : podcasts, vidéos, guides interactifs, jeux… La créativité des professionnels du droit est

boostée, tout comme la diffusion de la culture juridique au sein des organisations.


I.E : Selon vous, le Legal Design a-t-il atteint son niveau de maturité ?


Sophie Lapisardi : Pour moi, le Legal Design n’est pas une compétence d’avenir, c’est une compétence déjà incontournable. Nous vivons dans une économie de l’attention où les gens n’ont plus le temps de lire de longs documents juridiques, que ce soit une consultation de 30 pages ou des conclusions contentieuses de 40 pages. Même les magistrats expriment ce besoin pressant de concision.


Le monde scientifique a su rendre l’information plus accessible ; le droit ne doit pas faire exception. En s’emparant des techniques du Legal Design, les professionnels du droit créent un pont vers un écosystème en pleine mutation avec l’intelligence artificielle. Là où certains craignent que l’IA prenne leur place, le Legal Design leur permet au contraire de se démarquer en apportant plus d’humain dans la pratique juridique. En mettant l’utilisateur au coeur des préoccupations, nous renforçons notre rôle et notre valeur ajoutée dans un environnement en pleine mutation.


I.E : Quelles sont les prochaines orientations stratégiques de Lexclair ?


Sophie Lapisardi : Aujourd’hui, notre développement repose sur trois axes stratégiques. D’abord, nous élargissons notre champ d’action à de nouvelles professions : magistrats, notaires, experts- comptables et consultants. Historiquement, nous formions principalement des juristes et des avocats, mais nous constatons que ces autres professions ont un véritable besoin de clarté et d’accessibilité dans leur communication juridique.


Ensuite, nous répondons à une demande croissante des dirigeants d’entreprise qui n’ont pas de juristes en interne et qui nous sollicitent avec un constat alarmant : leurs contrats sont devenus un frein au business. Trop complexes, ils effraient leurs clients au moment de la signature et ne sont pas appliqués par leurs collaborateurs. Notre rôle est alors de simplifier et de rendre ces documents plus accessibles, sans compromettre la sécurité juridique.


Enfin, nous renforçons notre expertise dans l’intelligence artificielle appliquée au droit, notamment avec des formations en legal prompting. Ce domaine dépasse même le cadre du Legal Design et répond à un besoin croissant d’optimisation des pratiques juridiques grâce à l’IA générative.


 
 
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