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BIG DATA & AI PARIS25

À trois semaines de l’ouverture de Big Data & AI Paris 2025, Émilie Pierre-Desmonde, directrice du salon et ambassadrice du plan national Osez l’IA, dévoile les coulisses d’une édition placée sous le signe de l’action


Cette année, Big Data & AI Paris devient “Innovative Minds” : qu’est-ce que ça change vraiment pour les visiteurs ?


Avec Innovative Minds, on franchit un vrai cap. Le programme n’est pas une succession de conférences, il est conçu par des experts et pour des experts. Nous proposons une diversité de formats pour éviter la dispersion : Leaders Talks pour une vision stratégique des grands enjeux, Use Cases pour trouver des méthodes immédiatement applicables ou Experts Sessions pour aller dans le détail des dernières innovations.


L’idée, c’est d’éviter la dispersion et de garantir à chaque visiteur un maximum de valeur, en un minimum de temps. Et puis il y a les speakers, qui sont vraiment de haut niveau. Inès Leonarduzzi, qui défend une IA éthique et responsable, Michel Lutz, Chief Data Officer de TotalEnergies, sur la transformation industrielle et d’autres figures incontournables de l’écosystème, Yann Lechelle (probabl), qui incarnent la vision tech et business européenne.


Et cette année, le salon prend aussi une nouvelle dimension en rejoignant le réseau national des ambassadeurs du plan “Osez l’IA” lancé par le gouvernement. C’est une grande fierté, qui inscrit Big Data & AI Paris dans une mission nationale : accompagner la diffusion et l’adoption de l’IA dans toutes les entreprises, notamment les PME et ETI.


Avec ses 17 000 visiteurs, ses keynotes XXL et ses démos à la chaîne, comment éviter l’effet “supermarché de la data” et vraiment trouver ce qui compte pour son entreprise ?


Emilie Pierre-Desmonde, directrice du salon Big Data & AI Paris, Ambassadrice Osez l'IA
Emilie Pierre-Desmonde, directrice du salon Big Data & AI Paris, Ambassadrice Osez l'IA

C’est vrai que vu de l’extérieur, 17 000 visiteurs, des keynotes XXL et des démos partout, ça pourrait ressembler à un supermarché. Mais en réalité, on a travaillé pour que ce soit exactement l’inverse. Le programme Innovative Minds est structuré en parcours clairs selon les profils, et ça permet à chacun d’aller droit à ce qui l’intéresse, sans se perdre. On a aussi un énorme travail de curation : les sessions sont conçues par des experts pour des experts, avec des intervenants qui viennent partager du concret, pas du marketing. Et puis, il y a tout l’accompagnement autour : outils de rendez-vous business, zones thématiques… Tout est fait pour que chaque visiteur reparte des idées ou contacts qui vont vraiment compter pour son entreprise.


On nous parle beaucoup de “gouvernance orientée valeur”. Ça veut dire quoi au quotidien ? Moins de tableaux Excel et plus de décisions éclairées ?


Quand on parle de gouvernance orientée valeur, on parle d’un changement de posture. L’idée n’est plus de piloter uniquement par les coûts, les délais ou les reportings Excel, mais de se demander en permanence : quelle valeur ce projet crée-t-il vraiment pour l’entreprise, pour ses clients ou pour la société ?


Concrètement, ça veut dire arbitrer plus vite, arrêter des projets qui n’apportent pas assez d’impact, et au contraire accélérer ceux qui améliorent la résilience d’une supply chain, qui garantissent l’autonomue numérique ou qui renforcent la satisfaction client. Ça veut aussi dire responsabiliser les équipes : la gouvernance ne se résume pas à du contrôle, c’est un cadre vivant qui oriente les décisions vers l’impact.


C’est l’une des thématiques que nous allons explorer dans notre programme de conférences. Par exemple, dès la première matinée, la session sur la supply chain montre comment passer de la donnée massive à la décision rapide et efficace. Plus tard, la session « Gouverner la donnée : une révolution culturelle et innovante » insistera également sur cette transformation de fond. Nous verrons aussi comment une bonne gouvernance permet non seulement de sécuriser les données mais aussi de maximiser l’adoption des plateformes et de mesurer la valeur créée.Donc oui, on peut le résumer ainsi : moins de tableaux Excel pour le reporting, plus de décisions éclairées par l’impact réel.


Parmi les cas d’usage présentés, lesquels risquent de faire lever un sourcil aux patrons dans la salle ; parce que ça marche, que ça fait gagner du temps, ou que ça sauve de l’argent ?


Oui, il y a des cas qui vont vraiment faire réagir. Adeo, par exemple, montre comment ils ont transformé le suivi de performance de tous leurs magasins avec BigQuery : aujourd’hui, les équipes obtiennent des analyses en moins d’une seconde, et ça change complètement la façon de piloter à grande échelle. AG2R La Mondiale raconte aussi comment, en moins d’un an, ils ont rendu la donnée accessible à tous grâce à une approche “data products” : ça veut dire que les équipes créent elles-mêmes de la valeur, sans passer par des cycles IT interminables.


Et puis il y a Veolia, qui prouve que l’IA n’est pas seulement un gain de productivité mais aussi un levier durable, avec la gestion de l’eau optimisée, les compteurs connectés et la réduction des pertes. Bref, ce sont des projets qui font gagner du temps, de l’argent, mais qui montrent aussi que l’IA peut transformer en profondeur la manière de diriger une entreprise.


Les CDO, CDA, CIO sont censés piloter tout ça. Qu’est-ce que le salon leur donne comme outils pour sortir du rôle de pompier et entrer dans celui de stratège ?


Le rôle du salon, c’est justement de leur donner des clés pour basculer dans ce rôle de stratège. D’abord, à travers des conférences qui dépassent la technique pour parler vision et impact : comment transformer une supply chain grâce à la data et l’IA, comment gouverner la donnée de manière orientée valeur, ou encore comment préparer l’entreprise à la révolution des agents IA.


Ensuite, en leur offrant des retours d’expérience concrets : sur la souveraineté numérique, sur l’industrialisation de l’IA, sur la manière dont on construit une culture data-driven. Ce sont des cas pratiques qui montrent comment d’autres leaders ont réussi à reprendre la main et à piloter la transformation en créant de la valeur.


Le salon est aussi un espace de networking stratégique. Les CDO et CIO y rencontrent leurs pairs, des décideurs publics, des fournisseurs de solutions, ce qui leur permet de ne pas rester isolés dans leur rôle opérationnel mais de se nourrir de visions et d’alliances pour construire leur feuille de route.


Big Data & AI Paris leur donne à la fois de l’inspiration, des méthodes et des contacts pour passer du rôle de pompier à celui de stratège, et pour que la donnée et l’IA deviennent un véritable levier de gouvernance d’entreprise.


Côté start-up : qui sont les nouveaux trublions de l’IA qu’on devrait surveiller de près avant qu’ils ne se fassent avaler par un géant du numérique ?


Si on regarde les start-ups présentes cette année, deux profils attirent particulièrement l’attention des médias. Giskard.ai, d’abord, qui est devenue en quelques mois une référence dans la fiabilité et la sécurité des modèles d’IA : leur benchmark Phare, lancé avec Google DeepMind, ou leur dataset RealPerformance montrent bien que l’Europe peut aussi fixer les standards mondiaux de l’IA responsable.


De l’autre côté, on a NEXA FORWARD, avec son AI Lab lancé cet été, qui illustre le passage du buzzword à l’impact business. Leurs projets concrets sur les chatbots, l’automatisation marketing ou l’analytics affichent déjà des gains de conversion et de performance impressionnants.


L’un sécurise la confiance, l’autre prouve la valeur immédiate. Et c’est exactement cette complémentarité que l’on veut montrer à Big Data & AI Paris : la richesse d’un écosystème où l’Europe innove à la fois sur la régulation, la fiabilité et le ROI.


On parle d’IA responsable, d’éthique, de confiance… mais est-ce qu’il y a des vraies solutions concrètes présentées, ou seulement de beaux discours pour rassurer les investisseurs ?


On n’est pas dans le registre des grands principes sans suite. Sur le salon, on voit des choses très concrètes. Micropole ou Spiriit montrent comment mettre en place une vraie gouvernance de la donnée, avec traçabilité et conformité intégrées dès le départ. Novelis et Covaloris travaillent directement sur l’éthique appliquée aux usages métiers, pour que la responsabilité ne reste pas au niveau du discours. Et puis Amiral Technologies illustre parfaitement comment l’IA peut servir la durabilité, avec des modèles prédictifs qui réduisent les gaspillages industriels.


Donc oui, on parle d’éthique et de confiance, mais surtout on montre des solutions en production, prêtes à l’emploi.


Les exposants nous promettent monts et merveilles en productivité. Est-ce qu’on peut avoir un exemple simple, compréhensible par un patron pressé ?


Oui, on peut donner des exemples très simples. Chez Horse Technologies, avec Altair RapidMiner, l’IA a permis de doubler la capacité d’analyse qualité des moteurs hybrides : en clair, deux fois plus de problèmes traités, sans doubler les effectifs.


Autre cas très concret : BlaBlaCar a internalisé la modération de ses contenus avec Vertex AI. Résultat : 1 million d’euros économisés par an et un outil maison utilisé par des millions d’utilisateurs.


Et côté retail, Carrefour a mis en place une plateforme de data observability avec Sifflet : ils ont réduit drastiquement le temps de détection et de résolution des incidents sur 500 pipelines de données, ce qui veut dire moins de pertes et une qualité analytique renforcée.

Ce sont des exemples très parlants pour un patron pressé : plus de productivité, moins de coûts, et des gains visibles dès la mise en production. Ce sont des cas réels présentés en direct pendant le salon, par les entreprises elles-mêmes.

 

Quand on sort de deux jours au salon, qu’est-ce qu’on ramène vraiment dans sa valise : des contacts, des idées, ou une stratégie claire pour lundi matin au bureau ?


Idéalement, on repart avec les trois. Des contacts de haut niveau, parce que le salon réunit tout l’écosystème data et IA en France et issus de 80 pays différents. Des idées, grâce à la richesse des conférences : qu’il s’agisse de la gouvernance orientée valeur, de l’autonomie numérique ou des agents IA, on ouvre des perspectives nouvelles.


Et surtout, une stratégie claire pour lundi matin : beaucoup de nos sessions sont conçues comme des “mode d’emploi”, avec des cas concrets, des méthodes et des retours d’expérience qui permettent d’agir tout de suite. L’objectif, c’est que les visiteurs ne repartent pas seulement inspirés, mais outillés. Ce rôle d’outillage concret est renforcé par notre engagement comme ambassadeur du plan Osez l’IA : au-delà de l’inspiration, nous avons la responsabilité de mettre les entreprises françaises sur la voie d’une adoption réelle, éthique et créatrice de valeur.

 

 

 
 
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