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Coopérative industrielle dans l'aéronautique

La transition vers une aéronautique plus verte et l’évolution rapide des technologies électroniques posent de nouveaux défis aux industriels, tant en termes de maîtrise des matériaux que d’optimisation des coûts de production. Dans ce contexte exigeant, COPELECTRONIC privilégie un modèle coopératif, source de stabilité et d’approche personnalisée.


Informations Entreprise : Quels sont les critères spécifiques de qualité et de choix de matières premières imposés dans l’industrie aéronautique ?


Olivier Benelli (PDG de Copelectronic) : Dans le secteur aéronautique, notre activité se concentre principalement sur la fabrication de harnais et faisceaux électriques. Bien que nous produisions aussi des cartes électroniques, celles-ci représentent une part mineure de notre production. Ce qui distingue vraiment l’aéronautique, ce sont les exigences de qualité, qui, bien qu’en partie similaires à celles de l’automobile, se révèlent nettement plus strictes en matière de choix des matériaux.


En tant que sous-traitant, notre rôle est de suivre scrupuleusement les directives de nos donneurs d’ordre. Ces derniers qualifient eux-mêmes les matières premières, imposant des standards très spécifiques que nous devons respecter à la lettre. Quant aux composants, nous travaillons exclusivement avec des fabricants sélectionnés par nos clients, avec peu de marge de manoeuvre. Cette rigueur et cette limitation des choix sont bien plus marquées que dans d’autres secteurs industriels.


I.E : Quels sont les principaux défis rencontrés par COPELECTRONIC en matière d’approvisionnement et de recrutement ?


Olivier Benelli : Le défi majeur pour nous réside dans l’approvisionnement en matières premières dans un contexte de forte croissance du secteur. Comme mentionné, les exigences de nos clients sont extrêmement précises et restrictives, mais la disponibilité de certains matériaux a significativement diminué ces dernières années. Cette situation est en grande partie due aux ajustements des chaînes logistiques chez les fabricants de composants, mais aussi aux restrictions d’accès à certains métaux stratégiques.


En parallèle, le recrutement pose également problème. La filière électronique en France a, pour être direct, été négligée pendant trop longtemps. Nous faisons face à une pénurie de techniciens spécialisés, particulièrement pour les tâches de fabrication et de maintenance des cartes électroniques. Bien que nous ayons accès à d’excellents ingénieurs pour la conception, il est aujourd’hui très difficile de trouver des profils capables de répondre aux besoins techniques spécifiques de notre activité de sous-traitance.


I.E : Comment COPELECTRONIC s’adapte-t-elle aux nouvelles exigences de l’aéronautique verte ?


Olivier Benelli : En ce qui concerne les enjeux de l’aéronautique verte, notre position est avant tout celle de suiveur. L’émergence de nouvelles technologies, comme l’électronique de puissance et le transport de fortes tensions dans les avions, introduit des défis inédits. La maitrise du stockage et de l’acheminement de l’énergie sont des points cruciaux pour assurer la performance et la sécurité de ses technologie.


Nous ne sommes pas un bureau d’études, mais en tant que sous-traitants, nous collaborons étroitement avec les fabricants de composants pour accompagner au mieux nos clients. Notre offre pour le secteur aéronautique se concentre sur la fabrication de faisceaux et de cartes électroniques, selon des plans fournis. Nous proposons également une industrialisation optimisée, en examinant les plans et en suggérant des améliorations qui permettent de réduire les coûts de production, tout en fabriquant localement en France.


I.E : Quels sont les avantages du modèle coopératif COPELECTRONIC ?


Olivier Benelli : Le modèle coopératif que nous avons adopté nous offre un atout majeur : un turnover extrêmement faible parmi nos salariés. Aujourd’hui, l’ancienneté moyenne dans notre entreprise est de 18 ans, ce qui signifie que nous préservons nos compétences clés et évitons les pertes de savoir-faire, un problème fréquent dans d’autres modèles, en particulier dans les pays émergents.


En outre, en étant une structure de partage des richesses, nous pouvons offrir à nos clients des tarifs justes tout en maintenant des marges qui assurent notre pérennité. L’absence d’actionnaires externes cherchant à maximiser leurs dividendes nous permet de privilégier une approche plus durable et stable dans nos relations d’affaires.


I.E : Comment COPELECTRONIC s’assure-t-elle de collaborer efficacement avec les bureaux d’études et les équipementiers pour optimiser les coûts de fabrication, dès la phase de conception ?


Olivier Benelli : Nous mettons un point d’honneur à maintenir une collaboration étroite avec les donneurs d’ordre et les équipementiers, dès les premières phases de conception. L’objectif est d’assurer que les conceptions soient optimisées en amont pour maîtriser les coûts de fabrication. Cette approche permet d’éviter le schéma traditionnel où un bureau d’études élabore un projet de son côté, et où, par la suite, une société comme la nôtre intervient pour l’industrialisation, devant parfois réajuster les plans pour atteindre les objectifs économiques.


En intégrant nos compétences dès le départ, nous contribuons à garantir des conceptions viables et rentables, alignées avec les impératifs industriels et économiques de nos clients.


I.E : Quelles initiatives COPELECTRONIC envisage-t-elle pour renforcer sa position sur le marché ?


Olivier Benelli : Notre vision du marché est très optimiste, tant pour les technologies actuelles que pour les innovations à venir. Le potentiel de croissance est très important, et pour mieux accompagner nos clients, nous envisageons de nous qualifier « Part 21 G », une certification avionneur, alors que nous sommes actuellement certifiés EN9100.

Ce saut en avant renforcerait notre crédibilité et nous permettrait de collaborer plus en amont, dès les phases de conception. Par ailleurs, nous suivons de près les avancées en matière de câblage, notamment les études sur l’automatisation de ce processus, qui, aujourd’hui, reste manuel. Nous collaborons étroitement avec les fabricants de machines pour concevoir des solutions d’automatisation du câblage, un progrès qui nous aidera à maintenir notre compétitivité sur ce marché en évolution.


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