La conjoncture économique oblige les dirigeants d’entreprise à prendre des décisions stratégiques, nécessitant l’accompagnement d’un professionnel pour une gestion patrimoniale agile et personnalisée. Bastien Chanut, dirigeant fondateur de Consortium Patrimoine, souligne ici l’importance d’une gestion humaine et raisonnée, reflétant les attendus d’une nouvelle génération d’entrepreneurs.
Informations Entreprise : Comment le rôle du conseiller en gestion de patrimoine évolue-t-il face à l’incertitude économique ?
Bastien Chanut (Dirigeant Fondateur Consortium Patrimoine) : Nous nous trouvons encore et depuis plusieurs années dans une situation type VUCA (pour Volatility, Uncertainty, Complexity & Ambiguity). Cet acronyme d’origine militaire est un concept que nous faisons vivre au sein de notre cabinet. Cela nous amène à considérer ce que l’on appelle « la crise » comme une composante normale de notre quotidien et qu’il nous faut adapter nos conseils en conséquence. Le rôle du conseiller en gestion de patrimoine (CGP) est d’échanger avec les dirigeants pour comprendre leur vision, leurs ressentis et leurs aspirations. En se concentrant sur leurs attentes et objectifs, nous les aidons à identifier le chemin qui va les emmener de leur situation patrimoniale présente à leur situation patrimoniale future. Le CGP est un généraliste expert en matière d’investissement financier, d’immobilier, de financement et de stratégies patrimoniales capable de sensibiliser et de conseiller les dirigeants dans cet environnement économique.
I.E : Comment le chef d’entreprise fait-il la différence entre l’entreprise et son patrimoine et comment les comportements humains sont-ils intégrés dans les stratégies de gestion patrimoniale que propose Consortium Patrimoine ?
Bastien Chanut : Il est essentiel de distinguer clairement le patrimoine professionnel et personnel du dirigeant. Nous observons que les chefs d’entreprise se concentrent principalement sur le développement de leur structure, oubliant ainsi leur propre patrimoine. Il est important de procéder à une planification stratégique pour l’entreprise, mais également de veiller à la sécurité patrimoniale du dirigeant.
Ce dernier, en tant que personne physique, doit anticiper l’avenir, notamment en cas de cessation d’activité, que ce soit par transmission, vente ou circonstances imprévues. Il est important de diversifier ses investissements personnels, indépendamment de la structure de l’entreprise. La société peut servir de levier pour optimiser et construire un patrimoine, mais il est nécessaire de faire le distinguo tout en créant une synergie. En tant que conseiller en gestion de patrimoine, notre rôle est de fournir une stratégie globale qui aligne les intérêts de l’entreprise avec ceux du dirigeant, en utilisant les outils et mécanismes adéquats pour assurer leur pérennité.
I.E : Comment le digital peut-il améliorer l’efficacité des échanges entre le conseiller en gestion de patrimoine et ses clients ?
Bastien Chanut : Le digital complète et raccourcit les temps d’exécution et les procédures d’accompagnement. Les technologies numériques optimisent le lien social et multiplient les feedbacks, ce qui est essentiel pour nous. Nous maintenons les rendez-vous en présentiel lorsque cela est nécessaire.
Par exemple, une réunion en visioconférence apporte flexibilité et efficacité, permet de faciliter les échanges et de comprendre plus rapidement les besoins des dirigeants. La souscription en ligne est un autre avantage qui permet un gain de temps significatif. Le digital nous permet d’accompagner de façon qualitative des clients qui sont répartis sur l’ensemble du territoire national.
I.E : Avez-vous un exemple concret de stratégie déployée par votre entreprise ?
Bastien Chanut : Nous utilisons un modèle stratégique qui allie l’anticipation du patrimoine personnel du dirigeant, et le placement de la trésorerie de l’entreprise, visant ainsi une optimisation des ressources. Il s’agit d’une opération de démembrement de parts de SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier). L’entreprise investit sa trésorerie en acquérant l’usufruit temporaire des parts, tandis que le dirigeant en devient le nu-propriétaire.
Ce montage, généralement étalé sur une période de cinq à sept ans, permet à l’entreprise de bénéficier des revenus générés par les SCPI, tout en optimisant son bilan comptable via l’amortissement. Pendant ce temps, le dirigeant acquiert les parts à un coût réduit, grâce à une décote liée à la séparation des droits de propriété. Au terme de la période de démembrement, l’usufruit rejoint la nue-propriété, rendant le dirigeant pleinement propriétaire des parts et des revenus associés. L’objectif de ce dispositif est de sécuriser le patrimoine personnel du dirigeant tout en valorisant efficacement la trésorerie de l’entreprise. Compte tenu de l’aspect technique de ces approches nous sommes à la disposition de vos lecteurs pour leur fournir des éléments de compréhension supplémentaires.
I.E : Comment percevez-vous l’évolution de votre marché dans les mois et années à venir ?
Bastien Chanut : Je le perçois bien ! Le marché des conseillers en gestion de patrimoine en France évolue de manière dynamique et proactive, avec plus de 5 000 cabinets enregistrés en tant que CIF « Conseiller en investissement financier ». Nous observons une ouverture significative à de nouveaux arrivants et une profession qui rajeunit.
Consortium Patrimoine a travaillé sur les nombreuses évolutions réglementaires telle que la modification du régime de la location meublée (LMNP) pour les courtes durées, afin d’accompagner ses clients sur les bilans à dresser et les mesures alternatives qui en découlent. Nous sommes dans une période propice pour réaliser le bilan de son patrimoine immobilier.
En parallèle, compte tenu de la question qui se pose sur le devenir des retraites nous recevons de plus en plus de demandes de conseils sur le sujet et nous travaillons des solutions permettant de sécuriser le futur de nos clients.
Enfin d’ici au 1er janvier 2025, les entreprises de 11 à 49 salariés devront instaurer un dispositif de partage de la valeur, comme la participation, l’intéressement ou les plans d’épargne. Consortium Patrimoine a établi un process pour conseiller les dirigeants sur la mise en place de ces dispositifs couplée à une gestion des ressources humaines.
En conclusion, nous considérons que chaque entreprise doit pouvoir se permettre d’envisager d’être accompagnée par un conseiller en gestion de patrimoine comme elle le fait au niveau comptable et juridique.
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