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Le numérique au cœur de l'exploitation intelligente des bâtiments

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Les bâtiments ne peuvent plus se contenter d’être construits : ils doivent désormais être intelligemment exploités. Alors que la pression s’intensifie sur les collectivités et les acteurs immobiliers pour réduire les coûts, améliorer la qualité de service et accélérer la décarbonation. Grâce à sa plateforme d’interopérabilité unique, Intent Technologies connecte, automatise et transforme l’exploitation des parcs immobiliers et des territoires.


Informations Entreprise : Quels sont les principaux freins historiques à l’adoption du numérique dans la gestion des bâtiments ?


Benjamin Ulrich (Fondateur et CEO d’Intent Technologies) : Depuis notre création en 2011, nous constatons un manque persistant de maturité numérique dans la chaîne de valeur du bâtiment, particulièrement en phase d’exploitation. Les potentialités offertes par le numérique sont encore trop peu intégrées, surtout dans les collectivités. À l’inverse, le secteur du logement social a su faire preuve d’agilité, poussé par une forte pression financière et la nécessité d’optimiser la relation avec les locataires. Cela les a amenés à adopter des outils numériques plus rapidement.


En revanche, dans le secteur privé, la valorisation élevée des actifs a longtemps masqué les enjeux de performance d’exploitation. Aujourd’hui, dans un contexte de crise immobilière, de pression environnementale et de transformation des usages - notamment avec le télétravail - la donne change. Le bâtiment devient un levier stratégique, autant pour maîtriser les coûts que pour réduire l’empreinte carbone.


Comment les nouveaux usages et les attentes des citoyens transforment-ils les pratiques numériques dans les secteurs du bâtiment et des collectivités ?


La transition numérique du secteur s’accélère aussi sous l’effet d’un changement générationnel. Une grande partie de la connaissance historique part avec les départs à la retraite, et les nouvelles équipes attendent des outils modernes, centrés sur la donnée et la collaboration. Cette évolution impose aux organisations de structurer et capitaliser l’information, de manière à intégrer durablement cette culture “data-centric”.


Par ailleurs, les exigences en matière de conformité, de transparence, et de qualité de service sont devenues des incontournables. Il y a dix ans, on évoquait déjà le bâtiment “as a service”, mais aujourd’hui cette logique d’usage est pleinement intégrée : les bâtiments doivent être pensés pour les usagers - locataires, salariés, citoyens. Cela change la dynamique : les maîtres d’ouvrage ne veulent plus d’offres standardisées mais des solutions personnalisées. Pour y répondre, toute la chaîne doit se digitaliser, afin de rendre cette personnalisation à la fois fiable et industrialisable.


Intent Technologies se positionne comme un acteur de référence avec plus de 38 000 bâtiments connectés. Comment est née la plateforme Intent Technologies et quels besoins précis visait-elle à résoudre au départ ?


Historiquement, nous avons démarré dans le résidentiel avec les bailleurs sociaux, qui souhaitaient reprendre la main sur leurs données pour améliorer leur proposition de valeur auprès des locataires. Ils passaient d’un rôle d’exploitant technique à celui d’opérateur de services. Pour cela, il fallait casser les silos technologiques entre les prestataires, les équipements et les exploitants. Intent est né pour répondre à ce besoin : créer une brique d’interopérabilité capable de connecter tout l’écosystème - IoT, prestataires, logiciels - et ainsi fluidifier les échanges de données.


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Notre pari a été de mutualiser cette technologie sur plusieurs usages (relation usager, performance, conformité, énergie) pour amortir les coûts dans les budgets d’exploitation, sans créer de surcoût. Cette approche s’est avérée tout aussi pertinente dans le tertiaire et les collectivités, confrontés aux mêmes défis de silotage et de manque de vision consolidéesur le cycle de vie de leurs bâtiments.


Comment la plateforme Intent a-t-elle été déployée au sein de La Poste Immobilier, et quels bénéfices concrets cela leur a-t-il apportés ?


La Poste Immobilier est un bon exemple de la puissance d’Intent appliquée à grande échelle. Sur près de 9 500 sites, avec 700 000 équipements à gérer, leur premier enjeu a été de structurer la connaissance de leur patrimoine immobilier et de la partager efficacement avec tous les acteurs impliqués. Notre plateforme a permis de centraliser ces données, mais aussi d’automatiser des processus clés, comme la validation des devis : un cycle qui prenait plusieurs semaines est aujourd’hui réduit à 48-72 heures.


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Autre gain majeur : la gestion du risque réglementaire. Nous automatisons la transmission et le suivi des réserves issues des contrôles périodiques, avec une réduction significative du nombre d’actions humaines nécessaires. Résultat : plus de conformité, moins de coûts de

non-qualité, et des décisions mieux pilotées grâce à une interconnexion fluide entre les outils internes, les prestataires et les property managers.


Votre récente levée de fonds avec Transition Juste reflète un engagement fort sur la décarbonation. Quels sont les objectifs stratégiques et les axes de développement qu’elle vient soutenir pour Intent Technologies ?


Cette levée de fonds marque une étape stratégique forte pour Intent. Nous avons choisi d’ouvrir notre capital à Transition Juste, un fonds géré par Amundi, engagé sur la décarbonation via l’article 9 de la directive SFDR. C’est un choix cohérent avec notre vision : conjuguer performance économique et impact environnemental réel. Nous sommes la première “proptech” française à nous inscrire dans un tel cadre réglementaire exigeant. Cela conforte notre engagement historique à décarboner la phase d’exploitation des bâtiments, souvent oubliée au profit des travaux.


Notre stratégie repose sur trois leviers : l’optimisation énergétique, notamment du chauffage résidentiel ; la réduction des déplacements liés à l’exploitation technique ; et une meilleure maintenance, pour allonger la durée de vie des équipements. Cette levée permettra aussi d’accélérer notre croissance sur les marchés du logement social, du tertiaire, des collectivités, et de poursuivre des projets innovants comme notre plateforme de gestion territoriale intelligente, développée avec Toulouse Métropole.


Comment voyez-vous l’évolution du secteur du bâtiment et des villes intelligentes ?


Nous sommes convaincus que la numérisation des bâtiments et des villes va profondément transformer notre quotidien. Notre mission, c’est d’améliorer la qualité de vie et de travail à travers une exploitation plus intelligente des espaces. Nous entrons dans une ère d’industrialisation du service, où l’automatisation va fluidifier les interactions entre les acteurs du bâtiment sans les remplacer, mais en augmentant leur efficacité. Cette évolution

rendra les technologies accessibles à tous, petits et grands acteurs, en cassant les barrières à l’entrée.


Les usagers bénéficieront d’une meilleure sobriété énergétique, d’une plus grande transparence, et d’un niveau de service renforcé. Pour les professionnels, c’est une opportunité de se recentrer sur les tâches à valeur ajoutée, sur la relation humaine, en s’appuyant sur des outils d’aide à la décision. Nous sommes à l’aube d’un changement de paradigme : dans 20 ans, les métiers, les outils et les pratiques auront totalement évolué.


 
 
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