Dans un contexte où 86% des entreprises peinent à recruter des cadres (source : APEC, 2023), AEQUITAS & FIDES, sous la houlette de Sophie Perrault, s’impose comme une solution incontournable en se positionnant au cœur de la stratégie de recrutement de ses clients.
Informations Entreprise : Madame Perrault, quelle est votre analyse de l’évolution du marché du recrutement des cadres ?
Sophie Perrault : Les changements de l’économie contemporaine ont animé le recrutement et les exigences restent fortes. La « pénurie de talents », dont on parle depuis
vingt ans, n’est pas tant un problème de quantité, mais d’adéquation entre l’offre et la demande. Annuellement, de nombreux postes restent vacants par manque de profils adéquats.
Face à la tension sur le marché de l’emploi, les recruteurs doivent s’adapter aux attentes des candidats en termes de conditions de travail et de rémunération. Pour être attractives, les entreprises doivent améliorer leur image, tant interne qu’externe, et proposer une combinaison unique : le métier, l’entreprise et le territoire.
Elles doivent communiquer de manière simple et sincère et intégrer dans leur offre des aspects tels que la rémunération, la mission, la culture d’entreprise et d’autres avantages. L’écoute, l’engagement et un management participatif sont des éléments clés de cette stratégie.
I.E : Comment un chasseur de têtes peut-il être essentiel dans une stratégie de recrutement?
Sophie Perrault : L’approche individualisée est primordiale dans le recrutement, comme elle l’est envers les employés et clients. Les chasseurs de têtes, grâce à leur expertise spécifique, peuvent répondre précisément aux demandes des entreprises. Chez AEQUITAS & FIDES, nous sommes convaincus qu’il faut connaître intimement une entreprise pour y répondre efficacement, et cette connaissance s’acquiert par l’échange avec les collaborateurs sur place.
La recherche du profil idéal requiert, pour un dirigeant, un réel investissement, en termes de temps et d’argent. Un recrutement inapproprié pénalise aussi bien l’entreprise que la personne nouvellement embauchée.
Il ne suffit pas de comprendre un rôle, comme celui d’un directeur logistique. Nous recrutons avant tout des savoir-être. À des niveaux de carrière avancés, l’incompétence est plutôt rare ; ce qui compte vraiment, c’est l’adéquation entre le candidat et l’environnement de l’entreprise. L’enjeu est d’identifier le meilleur candidat pour chaque poste qui nous est confié. C’est ce que nous nous employons à faire quotidiennement et la raison pour laquelle nous n’avons jamais fait de garantie (remplacement d’un candidat pendant sa période d’essai).
I.E : Comment les entreprises peuvent-elles adapter leurs stratégies de recrutement face aux nouvelles exigences ?
Sophie Perrault : Face à la prétendue pénurie de talents, il est essentiel de se rappeler que les individus, qu’ils soient jeunes ou plus expérimentés, cherchent surtout un travail qui ait du sens. Ils aspirent à contribuer à quelque chose, à être plus que de simples engrenages dans une machine. Il est donc crucial pour les entreprises d’être à l’écoute des attentes de leurs candidats.
La rémunération est une attente persistante, contrairement à ce que certaines opinions évoquent. Cependant, je constate que les demandes salariales sont généralement raisonnables et alignées sur le marché, au regard des attentes salariales surévaluées que j’ai pu observer par le passé.
Ce qui compte vraiment pour les candidats, c’est le contenu de leur travail. Ils cherchent à savoir si l’entreprise peut leur offrir des perspectives d’évolution. De nos jours, la notion d’emploi à vie est obsolète. Un candidat s’engage dans une entreprise avec un contrat moral d’environ trois à cinq ans. Si la réalité correspond à ce qui lui a été promis lors de l’embauche, il restera. Mais si les perspectives d’évolution et la diversité des missions ne sont pas à la hauteur de ses aspirations, il pourrait raccourcir ce délai.
Enfin, l’exemplarité du management joue un rôle significatif. Un employé qui reconnaît la légitimité de son supérieur et son aptitude à le guider restera plus longtemps dans l’entreprise. C’est une dynamique qui, selon moi, est bénéfique. Elle incite les managers à se remettre en question et à démontrer leurs compétences sur le terrain pour motiver et engager leurs équipes.