Oney est une banque experte du financement de la consommation. Une banque assez unique compte tenu de sa place centrale aux côtés des commerçants et de son rôle pour faciliter les achats de plusieurs millions de consommateurs. De nouvelles solutions pour fluidifier l’expérience d’achat en magasin, répondre aux attentes des ménages en termes de gestion de leur budget ou encore pour financer la rénovation énergétique voient le jour cette année. Julien Cailleau, Directeur général adjoint de Oney, nous éclaire sur ces défis et les initiatives prises pour répondre au contexte du pouvoir d’achat.
Informations Entreprise : Pouvez-vous nous expliquer votre activité en quelques mots ?
Julien Cailleau (directeur général adjoint de Oney) : Oney est une banque créée en 1983 par un commerçant pour les commerçants. Depuis plus de 40 ans nous permettons aux consommateurs de payer, de financer et d’assurer leurs achats. Nous avons commencé avec Auchan, y compris à l’international, puis des enseignes de l’écosystème détenu par la

Famille Mulliez ainsi que d’autres marques connues. Depuis 2008, nous avons clairement misé sur le digital et le développement de l’e-commerce, et avons inventé le paiement fractionné par carte bancaire. Aujourd’hui, Oney est expert dans quatre métiers : le paiement (cartes bancaires, paiement en 3 ou 4 fois, ...) ; le financement (crédits à la consommation, ...) ; l’assurance des biens achetés et pour le foyer ; et la lutte contre la fraude, grâce à notre filiale Oneytrust.
I.E : Qui sont vos clients ?
Julien Cailleau : D’une part, des marques et des commerçants dans tous les secteurs. Nous sommes partenaires de plus de 37 000 commerçants, de la plupart des prestataires de services de paiement du marché et 40 % du Top 50 de l’e-commerce français nous fait confiance. Nous avons l’expertise pour accompagner des géants comme AirFrance, Boulanger ou Le Bon Coin mais aussi de plus petites structures. Quelque soit leur taille, nous accompagnons ces commerçants sur tous leurs canaux de vente : magasins, sites, click and collect, call centers, marketplace CtoC, … D’autre part, des clients finaux qui sont des consommateurs ; plus de 7 millions utilisent nos solutions pour leurs achats, chez nos commerçants partenaires ou directement en nous contactant. Ces solutions sont devenues universelles et démocratisées, sans distinction de catégories socioprofessionnelles ou d’âge.
I.E : Qu’est-ce qui vous différencie des autres acteurs du financement présents sur votre marché ?
Julien Cailleau : Nous nous situons entre les banques traditionnelles et les Fintech. Les banques traditionnelles possèdent une culture très bancaire, une gamme large de produits mais souvent des parcours de souscription moins digitaux que les Fintech. Ces dernières ont une culture très digitale, sont agiles et proposent une expérience utilisateur souvent remarquable. Elles ne possèdent toutefois pas la gamme complète de services de financement attendue par les commerçants. Nous avons la chance de réunir le meilleur de ces deux mondes : une gamme large et des parcours digitaux. De plus, notre double actionnariat - BPCE et ELO (holding qui détient Auchan Retail) - nous confère une culture mixant à la fois l’Adn bancaire et celui du retail. Cela fait de nous un acteur assez unique et surtout proche des commerçants. Enfin, nos expertises et notre qualité d’accompagnement sont reconnues sur le marché. En France, nous représentons un paiement fractionné sur trois, ce qui nous place comme leader.
I.E : Quels sont les prochains défis que vous vous êtes fixés ?
Julien Cailleau : Tout d’abord, nous nous inscrivons dans le contexte de baisse du pouvoir d’achat et l’accompagnement des commerçants dans leurs enjeux commerciaux. L’enrichissement de notre gamme de solutions répond à cet objectif. Nous souhaitons offrir aux consommateurs le pouvoir de choix ! Nous souhaitons également offrir une expérience d’achat tout aussi remarquable en ligne qu’en magasin. Pour nos partenaires on line, nous souhaitons qu’ils puissent proposer une gamme de solutions plus large à l’instar des magasins. En magasin, nous souhaitons améliorer la fluidité et la rapidité au moment du paiement, comme les consommateurs peuvent le vivre en ligne.
I.E : Quel regard portez-vous sur un sujet central pour nos concitoyens, le pouvoir d’achat?
Julien Cailleau : Dans ce contexte de diminution du reste à vivre, la recherche du meilleur prix est devenue une priorité. Le discount a progressé de 21 % en 2023 et nous constatons que les consommateurs s’orientent beaucoup plus vers les soldes et anticipent leurs achats. Depuis trois ans, notre activité de novembre est devenue supérieure à celle de décembre. Les ménages raisonnent à présent en « budget disponible ». Ils cherchent à ajuster les mensualités pour rester dans l’enveloppe définie. Nous élargissons donc notre gamme de financement pour offrir un choix de mensualités plus conséquent : en 10 ou 12 fois par carte bancaire, crédit affecté sur des durées plus longues (20, 50, 144 mois, …). Enfin, nous encourageons l’achat de biens issus de l’économie circulaire ou plus durables, permettant aux ménages de réaliser des économies.
I.E : Peut-on parler d’un nouveau moyen de consommer ?
Julien Cailleau : Les solutions de paiement fractionné sont devenues des « must have » pour les commerçants, constituant une brique essentielle dans leur offre de services. Non seulement elles apportent une valeur ajoutée au moment de l’achat mais sont à présent un critère de choix du lieu d’achat. Cette démocratisation provient de la simplicité d’usage et du bénéfice apporté : réaliser un achat prévu ou plaisir, subvenir à un imprévu tout en maîtrisant son budget. Pour certains, cela permet aussi de choisir une meilleure qualité de produits. Par exemple, une machine à laver plus chère mais moins énergivore et un meilleur impact carbone.
I.E : Du point de vue de la législation, quelles sont les échéances auxquelles vous allez devoir réfléchir ?
Julien Cailleau : Une nouvelle Directive « Crédit à la consommation » a été votée par le Parlement européen fin 2023. Elle vise à mieux encadrer l’exemption de crédit à la consommation dont bénéficie le paiement fractionné. Les obligations de communication sur le coût, les mensualités seront plus importantes, permettant de mieux protéger le consommateur. Chez Oney, nous sommes déjà très rigoureux sur ces aspects, à la différence de certains acteurs. La consultation et l’inscription du fichier des incidents de paiement seront systématisées, ce que nous faisons également déjà dans une logique de responsabilité vis à vis des clients fragiles. Enfin, la souscription sera probablement plus encadrée mais, ayant l’expertise sur l’ensemble des solutions de Crédit à la consommation, nous serons capables de nous y adapter. Cette Directive devrait être appliquée en France début 2026.
I.E : Comment nous situons-nous en France sur le marché européen du paiement fractionné ?
Julien Cailleau : En France, 7 % des achats de l’e-commerce sont des paiements fractionnés. L’Italie ou l’Espagne sont autour de 5% et l’Allemagne à 25 %, en raison d’un usage très fort du paiement différé à 14 ou 28 jours dans ce pays. Aux États-Unis et au Royaume-Uni, les cartes de crédit et les crédits revolving sont très développés. Le taux de pénétration du paiement fractionné est donc en dessus de 5%. En Europe, c’est un marché qui progresse encore et double tous les 5 ans environ.
I.E : Un mot sur les commerçants, est ce qu’ils ont accueilli facilement ces nouveaux modes de paiements et de consommation ?
Julien Cailleau : Oui, nous leur avons apporté des solutions pour booster leurs ventes. 1 emprunteur sur 2 annonce qu’il n’aurait pas acheté s’il n’avait pas pu payer en plusieurs fois. Nous estimons que l’utilisation par un commerçant permet d’augmenter son chiffre d’affaires de 5 à 10 %, doubler son panier moyen pour certains. Il est très utilisé en ligne avec une simplicité et rapidité d’usage que nous sommes en train d’importer en magasin en permettant aux clients de payer de cette manière en caisse bien sûr mais aussi en rayon, accompagné d’un vendeur ou en complète autonomie grâce à un QR code et une validation par Sms.

I.E : L’engagement environnemental des entreprises est une priorité. Où en êtes-vous ?
Julien Cailleau : Nous avons des objectifs clairs et ambitieux pour contribuer à respecter les limites planétaires en engager nos parties prenantes à une consommation plus raisonnée. Pour cela, nous nous positionnons comme le partenaire financier de référence de l’économie circulaire. Nous travaillons déjà avec Back Market ou encore le Bon coin en finançant l’achat de biens de seconde main ou plus durables. Nous suivons également le taux de réparabilité des produits que nous assurons. Enfin, nous préparons le lancement de nouvelles solutions qui encouragerons encore la circularité des biens d’équipements. Nous contribuons également à accélérer le rythme des rénovations énergétiques. Nous venons par exemple de renforcer notre partenariat avec Leroy Merlin pour concevoir, avec le Groupe BPCE, une offre complète et intégrée. Elle permettra de faciliter les démarches des propriétaires, la gestion du projet, le choix des matériaux et des prestataires RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) mais aussi le financement. Cette offre inclue en effet un dispositif complet de solutions telles qu’un éco-PTZ ou encore un financement pouvant couvrir les avances de frais pour les travaux ainsi que les coûts qui n’entrent pas dans le cadre des dispositifs d’aides. Nous sommes très fiers d’accompagner des acteurs de premier plan sur cet enjeu environnemental majeur pour notre société.