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Une révolution solaire intégrée et engagée

Depuis 2016, Groupe Roy Énergie s’impose comme un acteur incontournable du photovoltaïque en France. Fondé par Romain Roy, ancien sapeur-pompier, l’entreprise défend une vision radicalement différente de l’énergie solaire : pas de sous-traitance, une approche territoriale et une éthique fondée sur la résilience et la compétence interne. Dans cet entretien, son fondateur partage sa vision de la transition énergétique, ses ambitions pour l’avenir et son combat contre le photovoltaïque dans les champs. Rencontre avec un entrepreneur déterminé à faire bouger les lignes.


Information Entreprise : Pouvez-vous nous présenter Groupe Roy Énergie en quelques mots?


Romain Roy (Fondateur) : Nous sommes une PME engagée et totalement intégrée, ce qui signifie qu’on ne fait appel ni à la sous-traitance ni à la co-traitance. Nous développons des centrales photovoltaïques sur des zones artificialisées comme les toitures, les parkings. L’idée est de démocratiser le photovoltaïque tout en évitant d’impacter les espaces naturels et agricoles. En maîtrisant l’ensemble du processus, de l’étude de faisabilité à la maintenance, nous garantissons des installations durables et optimisées.


I.E : Vous fondez l’entreprise en 2016, mais votre réflexion commence bien avant. D’où vient cette idée ?


Romain Roy : En 2009, alors que je me destinais à devenir pompier professionnel, je me rends compte que ce n’est pas le challenge qui me motive. Je m’intéresse alors à la construction de maisons à énergie positive. En cherchant des solutions, je choisis le photovoltaïque. J’intègre une entreprise de charpente-couverture où je développe une activité solaire. Pendant huit ans, je perfectionne mon modèle. J’ai exploré divers modèles d’installation, testé différentes approches techniques et appris à maîtriser la réglementation en vigueur. En 2015, avec les Accords de Paris, je prends la décision de me lancer et de créer ma propre société.


I.E. : Vous avez fait le choix radical de ne pas recourir à la sous-traitance. Pourquoi ?


Romain Roy : Je crois fermement qu’une entreprise est plus résiliente lorsqu’elle maîtrise tout en interne. Quand il y a un problème, on le règle entre nous. Quand il y a une réussite, elle appartient à toute l’équipe. Cet état d’esprit vient de mon expérience de pompier. Dans ce métier, on part en équipe, avec le matériel dont on dispose, et on doit atteindre l’objectif. J’ai voulu appliquer cette logique à Groupe Roy Énergie. Travailler en circuit fermé nous permet aussi d’avoir un contrôle absolu sur la qualité et la sécurité de nos installations, en évitant les défaillances liées aux prestataires extérieurs.


I.E. : Vous avez connu une croissance impressionnante ces dernières années. Quels en sont les moteurs ?


Romain Roy : Notre croissance est forte, mais surtout contrôlée. Nous n’achetons pas d’entreprises, nous formons nos propres talents. Nous avons mis en place une méthodologie très structurée inspirée du monde des pompiers. Chaque année, nous formons et faisons monter nos collaborateurs en compétence pour qu’ils puissent évoluer dans l’entreprise. Nous avons aussi misé sur l’innovation et l’amélioration continue de nos solutions, ce qui nous permet d’être toujours à la pointe des technologies solaires et de répondre avec précision aux besoins du marché.


I.E. : Vous avez récemment lancé des bornes de recharge électrique avec un prix 50 % inférieur à la moyenne européenne. Comment est-ce possible ?


Romain Roy : Parce que nous avons intégré toute la chaîne de valeur : nous produisons, stockons et distribuons notre propre électricité. Pas d’intermédiaires, pas de surcoûts inutiles. Cela nous permet de proposer un tarif très compétitif tout en assurant une transition énergétique réelle et durable. En maîtrisant la production et la distribution, nous supprimons les coûts intermédiaires et garantissons un prix juste aux consommateurs. Cette approche nous permet aussi d’avoir un contrôle total sur la qualité et la provenance de l’énergie fournie.


I.E. : Vous êtes un fervent opposant aux champs photovoltaïques. Pourquoi ?


Romain Roy : L’ADEME estime que les surfaces artificialisées de France suffiraient à produire six fois la consommation électrique de l’Europe. Pourquoi aller prendre des terres agricoles ou naturelles ? De plus, les pertes en ligne d’un champ solaire éloigné sont énormes : entre 5 et 35 %, alors que sur une toiture ou un parking, elles sont inférieures à 3 %. On doit favoriser le photovoltaïque sur des surfaces déjà artificialisées et interdire celui dans les champs. La transition énergétique doit se faire intelligemment, sans sacrifier notre patrimoine naturel ni nuire aux agriculteurs qui ont besoin de leurs terres pour produire de la nourriture.

I.E. : Vous travaillez sur un générateur solaire mobile, notamment utilisé en Ukraine. Pouvez-vous nous en parler ?


Romain Roy : Le générateur photovoltaïque est constitué de deux conteneurs solaires équipé de 280 panneaux photovoltaïques et d’un conteneur dédié à l’énergie, abritant 14 onduleurs et 16 batteries. L’énergie produite grâce à ce produit breveté est directement utilisée pour alimenter les besoins en énergie. Lorsque la production d’électricité n’est pas consommée, elle est stockée. Il peut servir pour des zones sinistrées, des événements, des chantiers ou même des zones de conflit. Nous en avons déjà envoyé effectivement en Ukraine pour alimenter des hôpitaux. Ce dispositif répond à une double problématique : offrir une solution d’urgence pour des besoins critiques et démontrer la capacité du solaire à répondre aux défis de demain. Notre objectif est d’étendre cette technologie à d’autres régions du monde où l’accès à l’électricité est difficile.


I.E. : Pour conclure, quel pays donne aujourd’hui l’exemple en matière d’énergie ?


Romain Roy : La F rance est un modèle. Nous avons une combinaison gagnante entre le nucléaire (qui nous assure une base d’énergie stable et décarbonée) et les énergies renouvelables, qui doivent être développées intelligemment. La clé, c’est de réduire

notre dépendance aux importations d’énergie et de produire localement, sans tomber dans les solutions de facilité comme les champs solaires. Nous devons aussi investir massivement dans le stockage énergétique et l’hydrogène vert pour assurer une transition énergétique durable et efficace.

 
 
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