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Fournisseur d'électricité verte

Comment conjuguer compétitivité et responsabilité environnementale au sein d’un marché en pleine mutation ? La bellenergie, acteur engagé dans la fourniture d’électricité 100% verte, mise sur la digitalisation et l’innovation pour répondre aux nouvelles exigences.


Informations Entreprise : Comment la bellenergie envisage-t-elle de se positionner sur le marché de la production d’énergies renouvelables en France ?


Jean-Brice Piquet-Gauthier (Président de la bellenergie) : Il est essentiel de différencier les deux segments du marché de l’énergie : la production et la fourniture.


Chez la bellenergie, notre activité principale sur le marché français se concentre sur la fourniture d’électricité. Bien que nous n’intervenions pas encore dans la production d’énergies renouvelables en France, nous envisageons de développer cette activité à moyen terme, comme nous le faisons déjà depuis de nombreuses années en Autriche.


Le marché français de la production d’énergies renouvelables connaît d’ailleurs une croissance rapide, représentant désormais près de 30% de la production d’électricité du pays. Cette dynamique est soutenue par l’électrification croissante des usages, tant industriels que domestiques, et par la demande sociétale pour des sources d’énergie moins polluantes. Les consommateurs, tout comme les entreprises, sont de plus en plus sensibles à l’impact environnemental de leur consommation.


Ainsi, au-delà du prix, le choix d’un fournisseur vertueux devient déterminant. Cette tendance de fond reflète un véritable changement de paradigme dans notre secteur.


I.E : Quels sont, selon vous, les avantages et les inconvénients du mécanisme des Contracts for Difference pour le développement des énergies renouvelables en France ?


Jean-Brice Piquet-Gauthier : Il est important de comprendre le mécanisme principal de soutien des investissements dans les énergies renouvelables en France. L’État français sélectionne via un système d’enchères les projets de parcs éoliens et solaires les plus compétitifs, c’est à dire ceux dont les développeurs s’engagent sur un prix de vente de l’électricité sur 20 ans le moins élevé, que l’Etat va alors garantir pour l’ensemble de leur production sur cette période, via un mécanisme communément appelé « Contract for Difference » (CFD).


Ces appels d’offres permettent aux développeurs de sécuriser un prix fixe sur une longue période et assurent une stabilité financière, en compensant la différence si le prix du marché est inférieur au tarif garanti, tout en récupérant la différence si le prix du marché est supérieur. Ce mécanisme, bien que pouvant mener dans certaines situations de marché à une charge importante pour l’État, offre une visibilité à long terme essentielle pour le financement de projets énergétiques.


I.E : Comment la bellenergie a-t-elle su tirer parti de sa solidité financière pour se démarquer sur le marché énergétique en période de crise ?


Jean-Brice Piquet-Gauthier : Notre cœur de métier réside dans la fourniture d’énergie, notamment pour les entreprises et les collectivités. Lorsque nous signons un contrat, souvent sur des durées pouvant aller jusqu’à trois ans, notre principale valeur ajoutée est d’ôter le risque prix à nos clients, en leur garantissant un prix fixe pour leur électricité sur cette période.


Pour respecter cet engagement, nous achetons à terme les quantités d’énergie correspondantes, soit directement auprès d’un producteur, soit sur une bourse de l’électricité. Le producteur (ou la bourse) exigera en contrepartie, que nous lui versions en avance une partie du prix d’achat, part qui pourra ensuite être réévaluée si les prix sur les marchés évoluent fortement. Les fluctuations de prix lors des crises énergétiques successives entre 2021 et 2023, faisant passer le MWh de 50 € à 1 200 € en quelques mois, ont montré à quel point il était crucial d’avoir un fournisseur solide, capable d’honorer le paiement de ces garanties, même lorsque les prix explosent. Ces fluctuations ont en effet mis à mal de nombreux acteurs incapables de répondre à ces obligations, entraînant des fermetures, ainsi que le sauvetage par leurs États respectifs d’acteurs importants du marché européen.


Ce qui distingue la bellenergie de la plupart de ces acteurs, c’est la solidité financière de son actionnaire Energie Steiermark, une entreprise publique autrichienne centenaire. Une solidité attestée année après année par l’agence de notation Standard & Poor’s qui vient d’ailleurs de lui renouveler sa note « A-Stable ». Grâce à ce soutien, nous avons pu continuer à opérer normalement, même au plus fort de la crise, permettant à de nombreuses entreprises et collectivités de signer des contrats, tandis que la plupart de nos concurrents s’étaient retirés du marché.


I.E : Comment la digitalisation et la personnalisation de votre activité permettent-elles de se démarquer ?


Jean-Brice Piquet-Gauthier : Comme l’essentiel de nos collaborateurs sont des développeurs informatiques, j’ai l’habitude de dire que nous sommes une start-up de la tech au service de la transition énergétique ! La digitalisation systématique de nos processus nous permet de proposer un service de qualité supérieure, plus rapide, précis et économique. En automatisant les souscriptions, demandes clients et facturations, nous augmentons notre capacité de traitement tout en réduisant les coûts.


Mais au-delà de cette efficacité opérationnelle, la digitalisation nous permet de proposer une importante offre de personnalisation à nos clients, qu’ils soient des particuliers, des entreprises ou des collectivités. Au-delà de l’électricité 100% verte et 100% française, proposée de manière standard à tous nos clients, ils peuvent aussi en sélectionner la technologie (solaire, hydraulique ou éolienne) ou même sa région de production.


De plus, grâce à l’appui financier de notre maison mère, nous offrons à nos clients la possibilité de fixer leurs prix sur des périodes allant jusqu’à trois ans ou d’opérer leurs achats de manière fractionnée selon une stratégie automatisée définie en fonction de leur appétence au risque et de l’horizon de temps disponible.

I.E : Comment la bellenergie adapte-t-elle ses services pour répondre aux besoins variés des particuliers et des Grands Comptes ?


Jean-Brice Piquet-Gauthier : Nous avons structuré notre activité pour répondre aux besoins spécifiques de différents segments de marché. D’une part, nous adressons le marché des particuliers via notre entité principale, la bellenergie. D’autre part, notre filiale LBE Business, s’adresse exclusivement aux clients B2B, c’est-à-dire aux entreprises de toutes tailles, qu’elles soient tertiaires, industrielles, ou des chaînes de magasins, ainsi qu’aux collectivités, telles les communes et les administrations.


Au sein de ce segment B2B, nous avons également différencié nos offres pour mieux répondre aux besoins spécifiques de chacun : les PME bénéficiant d’un parcours de souscription digitalisé pour une gestion simplifiée, tandis que les plus grandes structures reçoivent un accompagnement personnalisé plus traditionnel avec un responsable Grands Comptes comme interlocuteur privilégié.


Segmentation, digitalisation et personnalisation, combinées à notre solidité financière, nous permettent de répondre à large spectre de besoins, tout en restant compétitifs même dans un marché volatil.


I.E : Comment le marché de l’énergie verte et quels sont les projets de la bellenergie sur ce marché ?


Jean-Brice Piquet-Gauthier : Il y a une quinzaine d’années, le marché de l’énergie verte était encore confidentiel, mais aujourd’hui, il représente environ 30% de la production française et une part toujours plus importante en termes de consommation. L’adoption de modes de consommation plus responsables, le développement des démarches RSE, combinés au besoin croissant de réduire les émissions accompagnent une électrification accrue des usages. Cela confirme que nous sommes sur le bon marché.


Pour les entreprises, l’un des principaux freins à l’adoption de l’énergie verte a longtemps été le surcoût qu’elle engendre. Cependant, grâce à l’automatisation et à la digitalisation de nos processus, nous générons une réduction de coûts, qui nous permet d’être souvent plus compétitifs que les acteurs non verts. Cela aide les entreprises à franchir le pas vers une consommation plus vertueuse.


Notre objectif est de continuer à accompagner cette tendance de fond, tout en restant fidèles à nos valeurs : offrir une électricité 100% verte au prix le plus compétitif possible. Nous poursuivons donc nos efforts pour perfectionner l’automatisation et la digitalisation de nos outils et procédures. Sur un marché porteur, et disposant de nombreux atouts, nous sommes convaincus que notre dynamique de croissance ne fera que s’amplifier et comptons bien nous établir de manière durable en tant qu’acteur majeur du marché français.

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