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Ingénierie de pointe pour des frontières plus sûres

Dernière mise à jour : 15 oct.

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Les tensions géopolitiques, de l’Ukraine aux rivalités commerciales transatlantiques, rappellent combien le contrôle des flux de marchandises et des frontières est devenu une priorité stratégique. Comment concilier fluidité des échanges et sécurité accrue ? C’est le défi auquel répond Smiths Detection, fleuron de l’ingénierie sécuritaire. Forte de 70 ans d’innovations et d’une présence mondiale, l’entreprise s’impose comme un acteur incontournable, capable d’apporter aux États comme aux grands hubs logistiques des technologies de pointe mêlant imagerie, intelligence artificielle et cybersécurité.


Informations Entreprise : Comment la géopolitique actuelle et les nouvelles menaces influencent-elles vos priorités en matière d’innovation sécuritaire ?


Aurélien Guilbert (Directeur Général de Smiths Detection France et VP Cargo Inspection Systems) : Aujourd’hui, la sécurité ne se limite plus au seul spectre du terrorisme. Les enjeux géopolitiques, de l’Ukraine aux décisions de l’administration Trump, redessinent les priorités en Europe comme aux États-Unis. Nous observons un net recentrage sur la protection des intérêts vitaux, avec des investissements massifs dans le contrôle des frontières et la cybersécurité. À ce titre, nous proposons des solutions qui répondent à cette double exigence : sécuriser les flux physiques et garantir la robustesse numérique des systèmes.


En matière d’innovation, nous avons su transformer des techniques de laboratoire éprouvées, comme la Diffraction, en outils opérationnels capables de discriminer efficacement les narcotiques à grande échelle, notamment dans les aéroports. Nous développons également des technologies avancées comme l’AXR (Augmented X-Ray), qui permettent aux douaniers d’identifier plus vite et plus précisément les menaces, qu’il s’agisse de drogues, d’armes ou de marchandises sensibles. Notre mission reste claire : accompagner les autorités pour mieux protéger les sociétés.


Comment vos technologies permettent-elles de concilier rapidité des échanges et efficacité des contrôles aux frontières ?


A.G. : La fluidité des échanges est aujourd’hui un enjeu central pour tous les grands hubs logistiques, qu’il s’agisse de l’Europe, des États-Unis ou de l’Asie. Aucun pays ne peut se permettre de voir un container immobilisé plusieurs jours, voire des semaines, car cela fragilise toute la chaîne logistique.


Par le passé, l’approche reposait sur l’intuition, parfois sur des chiens détecteurs, puis, en cas de suspicion, sur l’ouverture complète du container. Cette opération prenait une journée entière. Avec nos technologies, une simple minute suffit pour obtenir une image claire et décider si une inspection approfondie est nécessaire. Nous permettons ainsi aux autorités de concilier deux impératifs : la rigueur des contrôles et la fluidité des flux commerciaux. Aux États-Unis cette efficacité prend une dimension supplémentaire, car elle conditionne non seulement la sécurité, mais aussi la mise en œuvre des politiques tarifaires, véritable source de revenus pour le pays.


En quoi la technologie de Diffraction représente-t-elle une avancée décisive dans la lutte contre le trafic de narcotiques ?


A.G. : La Diffraction est une innovation dont nous sommes particulièrement fiers, car elle illustre parfaitement notre capacité à industrialiser une technologie scientifique ancienne et à la rendre opérationnelle. Nous avons conçu un système capable d’atteindre un taux de détection des narcotiques supérieur à 95%, tout en réduisant drastiquement les fausses alarmes, un frein majeur pour la fluidité logistique.


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Contrairement aux équipements classiques, qui identifient une substance suspecte sans préciser sa nature, notre technologie distingue avec précision un sucre ou un médicament d’une drogue illicite, ce qui évite des contrôles inutiles et chronophages. Cette performance est essentielle pour les douanes confrontées à l’explosion des trafics de narcotiques, en particulier depuis l’Asie vers l’Europe ou le Royaume- Uni. De plus, notre système évolue en permanence : il s’adapte aux drogues synthétiques dont la composition chimique change rapidement, garantissant ainsi un contrôle à la fois précis, rapide et résolument tourné vers la sécurisation des frontières.


Vos dernières innovations en Diffraction des rayons X ou en IA (AXR, iCMORE) marquent une rupture technologique. En quoi ces avancées changent-elles concrètement la détection sur le terrain ?


A.G. : Aujourd’hui, nous sommes les seuls à proposer une solution de détection aussi précise et rapide appliquée à la sécurité. Nos systèmes permettent de contrôler un colis ou un bagage en seulement cinq secondes, avec un taux de fausse alarme extrêmement bas –inférieur à 5%, contre 20 à 30% en moyenne sur les machines standards. Cette performance change la donne pour les aéroports comme pour les acteurs de la logistique.


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En parallèle, nous développons des technologies d’aide à la détection reposant sur l’intelligence artificielle, comme iCMORE et AXR. La famille d’applications iCMORE, “I see more”, permet une reconnaissance automatique des objets suspects dans les chargements et se décline selon les menaces recherchées : armes, billets de banque, cigarettes de contrebande. L’application détecte automatiquement ces objets dans un container et les signale à l’opérateur. AXR (Augmented X-Ray), de son côté, corrige et affine l’analyse d’images radioscopiques pour une identification et localisation précises et rapides des menaces. Ces innovations renforcent la capacité de détection tout en accélérant le travail des autorités.


En quoi votre présence mondiale constituent-elles les piliers de l’identité et de la solidité de Smiths Detection ?


Gabriel Péquignot (Directeur Marché Europe du Sud & Afrique) : L’ingénierie est au coeur de notre ADN. C’est cette expertise technologique qui nous permet de concevoir des équipements de sécurité d’une qualité reconnue et qui nous différencie clairement de certains acteurs du marché. Notre vocation est mondiale : nous avons la capacité d’accompagner tout pays (ne présentant pas de potentiels risques ou restrictions) et de répondre à ses besoins spécifiques en matière de sécurité.


Cette envergure s’appuie sur 70 années de consolidation et de développement de Smiths Detection à travers le monde. Nous avons su bâtir une organisation solide, composée de nos propres équipes, mais aussi de réseaux de partenaires locaux présents dans pratiquement chaque pays. C’est cette combinaison entre l’excellence de l’ingénierie, la qualité des solutions et l’ancrage international qui fait notre force et nous permet d’apporter une réponse fiable, adaptée et durable aux enjeux sécuritaires de nos clients partout dans le monde.


Quel rôle jouent vos partenariats académiques et européens dans la genèse de vos innovations les plus stratégiques ?


A.G. : En tant qu’entreprise commerciale, nous devons naturellement générer du chiffre d’affaires, ce qui impose parfois des arbitrages entre court terme et recherche. Pour préserver l’innovation, nous avons fait le choix stratégique de renforcer nos partenariats académiques et institutionnels afin de décorréler la recherche fondamentale de la pression business quotidienne.


L’AXR illustre bien cette démarche : il est issu de cinq années de travaux menés dans le cadre de projets européens et en collaboration avec le CEA et d’autres partenaires académiques, dont nous avons su industrialiser les résultats et protéger la propriété intellectuelle. Aujourd’hui, cette approche partenariale nourrit nos avancées majeures, comme le développement d’un scanner 3D haute énergie pour containers de 12 mètres. Grâce à des systèmes de faisceaux rotatifs et de reconstruction d’images, nous ambitionnons d’offrir, d’ici trois à cinq ans, une vision 3D équivalente à celle des bagages en aéroport, mais à l’échelle des flux logistiques mondiaux.


Quelles seront, selon vous, les grandes ruptures technologiques qui façonneront l’avenir de la sécurité dans les années à venir ?


G.P. : Le contexte géopolitique actuel, marqué par une volonté accrue des États de contrôler leurs frontières, est un enjeu supplémentaire pour les pays qui cherchent à protéger leurs intérêts stratégiques en surveillant davantage les flux entrants et sortants.


Dans ce cadre, plusieurs axes d’innovation sont déterminants. Le premier concerne le déploiement à grande échelle de la Diffraction dans l’aéroportuaire, une technologie déjà disponible mais encore peu généralisée. Le second est lié au passage du 2D au 3D pour le scanning haute énergie des containers. Le troisième, sans doute le plus structurant, repose sur l’intelligence artificielle, capable d’exploiter nos images au-delà des capacités humaines, en révélant des anomalies invisibles à l’œil nu. Enfin, nous anticipons l’essor de l’open architecture et du partage certifié des données. Qu’il s’agisse d’images de bagages ou de containers, la valeur viendra de leur intégrité et de leur traçabilité, ce qui renforcera sécurité et cybersécurité.


 
 
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