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Le pacemaker du futur : petit, autonome et connecté

La start-up française Cairdac révolutionne le monde de la cardiologie grâce à son pacemaker nouvelle génération, entièrement alimenté par l’énergie cinétique du cœur et connecté pour une surveillance optimale.


Informations Entreprise : Pouvez-vous nous raconter l’histoire de la création de Cairdac et ce qui a inspiré le développement de vos solutions innovantes dans le domaine des pacemakers ?


Édouard Fonck (CEO de Cairdac) : Cairdac est né d’une idée forte : celle d’An Nguyen-Dinh, pour améliorer la qualité de vie des patients atteints de bradycardie. Pourquoi ? Car les pacemakers traditionnels, bien qu’utilisés depuis plus de 60 ans, présentent des limites importantes. Ces dispositifs nécessitent un implant sous la peau entre le coeur et l’épaule relié par des sondes, ce qui peut provoquer des infections et altérer la qualité de vie. Avec l’avènement des pacemakers sans sonde en 2013, la miniaturisation a permis des avancées, mais avec des limitations technologiques comme l’absence de télésurveillance. Cairdac répond à ces défis avec un pacemaker auto-alimenté, conçu pour proposer des fonctionnalités complètes dans un format miniaturisé.


I.E : Quelle est l’ampleur du problème de la bradycardie dans le monde ?


Édouard Fonck : Plus de deux millions de personnes reçoivent un pacemaker chaque année dans le monde. En France, on estime ce chiffre à environ 60 000.


I.E : Quels sont les aspects technologiques ou médicaux qui différencient vos pacemakers des autres sur le marché ?

Édouard Fonck : La grande différence réside dans notre source d’énergie illimitée. Nous utilisons l’énergie cinétique du cœur. Le mouvement fait vibrer une poutre, qui génère de l’électricité. C’est semblable au fonctionnement d’une montre à pendule. Cette énergie alimente notre pacemaker de façon continue et autonome. Cela permet de proposer toutes les fonctionnalités des pacemakers traditionnels, comme la télésurveillance, dans un format bien plus petit et sans limite de durée de vie liée à une batterie. La vie de l’implant n’est plus limitée à 7-8 ou 10 ans, ce qui était une source de coûts et de risques. Nous ne sommes pas alimentés par une pile, mais par un circuit électrique naturel qui permet d’être autonome et connecté.


I.E : Parlons des bénéficiaires, qui sont vos principaux clients et comment répondez- vous à leurs besoins spécifiques ?


Édouard Fonck : Aujourd’hui, nous ne sommes pas encore en phase commerciale. Nos principaux clients seront les médecins et les hôpitaux, car ce sont eux qui décideront d’adopter notre technologie pour traiter les arythmies chez leurs patients. Bien que le produit soit destiné aux patients, ce sont les professionnels de santé qui en font le choix. Nous collaborons étroitement avec le corps médical. Nous cernons bien leurs besoins et parce-que nous avons beaucoup étudié les lacunes des solutions actuelles.


I.E : À quel point votre pacemaker est-il plus petit que les modèles traditionnels ?


Édouard Fonck : Un pacemaker traditionnel mesure environ 5 cm sur 3-4 cm, avec une épaisseur de 1 cm. Le nôtre est de la taille d’un capuchon de stylo ou d’une pile AAA, ce qui permet une implantation directement dans le cœur.


I.E : Vous avez récemment levé 17 millions d’euros. Quels sont vos objectifs avec cet investissement ?


Édouard Fonck : Cette levée de fonds nous permet de finaliser les tests précliniques et d’envisager les premiers essais sur l’humain d’ici fin 2025. Nos investisseurs comprennent les enjeux de notre technologie, et nous sommes également soutenus par des institutions comme Bpifrance.

I.E : Comment Bpifrance a-t-elle contribué à votre développement ?


Édouard Fonck : Bpifrance joue un rôle clé en apportant des financements, mais également en créant un écosystème favorable aux start-ups innovantes. Leur soutien, combiné à leur approche public-privé, est unique et particulièrement précieux en France.


I.E : Vos solutions redéfinissent-elles les standards actuels du secteur des dispositifs médicaux ?


Édouard Fonck : Nos pacemakers sans sonde pourraient devenir le premier choix du corps médical, grâce à leur connectivité, leur taille réduite, et à l’absence de nécessité de remplacement fréquent. Nous pensons que notre technologie changera le paradigme des pacemakers.


I.E : L’intégration des objets connectés dans vos dispositifs transforme-t-elle la surveillance et la gestion des traitements cardiaques ?


Édouard Fonck : Oui. La télésurveillance permet un suivi continu des patients, avec des alertes automatiques en cas de problème, améliorant ainsi la personnalisation des traitements. Cela répond à la nécessité croissante de médecine connectée et adaptée à chaque individu.


I.E : La confidentialité des données médicales est un sujet sensible. Comment Cairdac y répond-elle ?


Édouard Fonck : La sécurité des données est essentielle. Nous suivons les normes internationales les plus strictes, et nos systèmes sont sécurisés afin de garantir la protection totale des données des patients.


I.E : Où voyez-vous l’avenir des dispositifs cardiaques dans 5 ans ?


Édouard Fonck : Nous prévoyons une adoption massive des pacemakers sans sonde, tous connectés et auto-alimentés. Cela permettra une amélioration significative du suivi des patients et une réduction des complications liées aux dispositifs traditionnels.


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