La pénurie de personnel qualifié et la demande croissante de cocktails sophistiqués ont autant de nouvelles composantes auxquelles les professionnels de la restauration et de l’hôtellerie doivent répondre. La solution ? Time-Shaker, une machine à cocktails révolutionnaire, équipée d’un réfrigérateur et adaptable à tous types de bouteilles.
Informations Entreprise : Comment expliquez-vous la croissance de la demande liée aux cocktails ?
Vincent Guilbert (Fondateur de Time-Shaker) : Nous considérons aujourd’hui que trois personnes sur quatre, prenant un apéritif, souhaitent déguster un cocktail. Mais en France, seulement un tiers des débits de boissons proposent officiellement des cocktails, ce qui crée un déséquilibre entre une demande croissante et une offre limitée.
Cette situation s’explique par le fait que, bien que nombreux soient les professionnels désireux de servir des cocktails, ces derniers requièrent un savoir-faire particulier, du temps et des compétences spécifiques. Or, il est souvent difficile de trouver du personnel qualifié ou de s’improviser barman. En conséquence, beaucoup de professionnels ont délaissé les cocktails.
Cependant, face à une demande persistante, il devient impératif de trouver des solutions. Notre approche permet justement de combler ces lacunes, que ce soit en l’absence de personnel compétent ou pour réduire la dépendance à des employés clés. Ainsi, même si un barman quitte l’établissement, la carte de cocktails peut être maintenue.
Par ailleurs, nous constatons que la popularité des cocktails s’étend également aux adolescents, influencés par les tendances des réseaux sociaux, notamment Instagram. Ils préfèrent désormais des cocktails aux sodas, ce qui allonge les temps d’attente au bar.
I.E : Posons notre focus sur la question du personnel.
Vincent Guilbert : La principale difficulté réside en effet dans le personnel. Depuis la pandémie de COVID-19, le secteur a connu une profonde mutation. Les établissements ont perdu leur staff initial ou ont dû s’en séparer faute de visibilité sur la reprise de l’activité. Cela a conduit à une valorisation excessive des postes, notamment celui de barman.
Avant, un barman gagnait environ 1500 euros et travaillait le week-end. Aujourd’hui, il demande au moins 2500 euros nets avec des conditions de travail plus favorables, incluant weekends et soirées libres. Les entreprises doivent donc choisir entre augmenter leurs tarifs en espérant fidéliser leur clientèle ou renoncer aux cocktails.
Cette problématique est exacerbée par le fait qu’il y a actuellement plus de 200 000 postes vacants dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, tous métiers confondus. Les barmen sont conscients de cette pénurie et n’hésitent pas à demander des salaires plus élevés, rendant l’équation économique difficile pour les établissements.
I.E : Quelle est la place de vos machines à cocktails Time-Shaker dans les différents segments du marché de l’hôtellerie et de la restauration ?

Vincent Guilbert : En une phrase, nous fabriquons des machines à cocktail qui ne seront jamais utilisées dans un bar à cocktail traditionnel. Le cœur de notre activité repose sur cette distinction. Si je souhaite boire un cocktail dans un véritable bar à cocktail, notre machine n’a pas sa place. Ce type d’établissement offre une expérience client unique, avec des cocktails préparés par des mixologues devant les yeux des clients, une prestation haut de gamme qui peut justifier un prix élevé.
Cependant, ces bars ne représentent que 2% du marché de l’hôtellerie et de la restauration. Le reste du marché inclut une variété d’établissements tels que des cafés, bars tabacs, pizzerias, campings, bowlings, casinos et restaurants. Ces lieux n’ont ni le débit ni le modèle économique pour engager des mixologues à plein temps.
Notre solution entre en jeu ici. Plutôt que de proposer des cocktails de qualité médiocre, notre machine permet de réaliser des cocktails de qualité en 10 secondes, sans dépendre d’un personnel spécialisé. Cela garantit la satisfaction du client et une marge bénéficiaire intéressante pour l’établissement.
I.E : Quels sont les différents produits et innovations que vous proposez pour diversifier votre offre et répondre aux besoins variés de vos clients ?
Vincent Guilbert : La machine à cocktail représente aujourd’hui 70% de notre chiffre d’affaires. À cela s’ajoutent 20% générés par notre nouvelle tireuse à cocktail avec des fûts spécialement conçus, permettant de servir des mojitos ou des spritz à la pression, comme pour la bière. Les 10% restants proviennent de notre positionnement en tant que fournisseur de solutions complètes pour les cocktails.

Depuis six mois, nous proposons des fruits déshydratés, des verres personnalisés et même des glaces à cocktail, telles que le Virgin Mojito ou le Tequila Sunrise. Ces innovations nous permettent de toucher une clientèle variée, y compris les petits gîtes, campings… qui n’ont pas besoin d’une machine à cocktail mais souhaitent offrir des boissons de qualité. Nous avons également lancé des poches à cocktail congelées, prêtes à l’emploi, avec des fruits frais, ce qui garantit une expérience de qualité pour les clients.
Concernant notre machine en tant que telle, nous sommes les seuls à proposer une solution équipée d’un réfrigérateur intégré, un avantage unique sur le marché. De plus, notre machine permet aux gérants d’établissements d’utiliser leurs propres bouteilles, sans obligation d’acheter des consommables spécifiques.
Ce système plaît particulièrement aux professionnels, car il s’intègre à leurs habitudes de coût et de marge, sans nécessité de recourir à des solutions onéreuses ou contraignantes. Contrairement aux prémix, qui ont leurs limites en termes de qualité et de coût unique par cocktail, notre machine utilise directement les bouteilles choisies par le professionnel, assurant ainsi un dosage parfait et un équilibre optimal des ingrédients.
I.E : Quels sont vos objectifs de croissance et d’expansion ?
Vincent Guilbert : Actuellement, nous sommes l’entreprise qui possède le plus grand nombre de machines à cocktail en France, avec 600 unités installées. Notre ambition est de continuer à en déployer davantage sur tout le territoire. Pour cela, nous participons à tous les salons professionnels du secteur CHR et HPA, environ une trentaine par an, ce qui nous permet de renforcer notre présence.
Récemment, nous nous sommes également implantés en Belgique et en Espagne. Le marché espagnol représente un défi important et nous nous préparons pour la saison prochaine, avec les prises de commandes généralement effectuées entre novembre et décembre pour le printemps suivant. Notre objectif en Espagne est d’atteindre les mêmes résultats qu’en France, où le potentiel est significatif.
I.E : Selon vous, comment votre marché va-t-il évoluer ?
Vincent Guilbert : Plusieurs aspects sont à considérer. D’abord, le client final, c’est-à- dire le consommateur, devient de plus en plus exigeant et impatient. Cela correspond parfaitement à notre ADN, car nous sommes capables de préparer un cocktail de qualité en seulement 10 secondes. Cette rapidité est essentielle dans un monde où tout va de plus en plus vite et où la clientèle se lasse rapidement des concepts et des boissons.

Aujourd’hui, il faut soit un personnel extrêmement compétent capable de proposer régulièrement de nouveaux cocktails, soit une solution adaptable. Notre machine répond à cette exigence en permettant la réalisation de n’importe quel cocktail et en s’adaptant aux tendances du marché.
Je pense réellement que nous nous dirigeons vers une automatisation croissante des outils pour offrir un service de qualité sans augmenter les coûts de manière excessive. Cela est crucial pour maintenir des prix raisonnables pour les clients.